Patricia Allio a d’abord écrit un texte où elle s’adresse à Julienne Le Breton, sa grand-mère originaire du Morbihan. Travaillant sur la mémoire et sa matérialisation sensible, seule sur scène pour la première fois, l’artiste explore une question politique intemporelle, celle de la transmission, touchant des endroits aussi fragiles et intimes que partagés par chacun d’entre nous. Nouant et dénouant l’intime et le politique avec la notion de colonisation de l’intérieur, l’autrice interroge le poids de la honte lié à la langue interdite, le breton. Au détour de souvenirs, de restitutions de conversations qu’elle a enregistrées, elle soulève la question de l’héritage paradoxal, notamment sous forme de déni et de culpabilité. Peu à peu, grâce à la scène, s’ouvre la possibilité d’un dialogue inespéré entre les morts et les vivants. »