Tout commence par la description d'une mise en scène originale de l'Origine du monde : l'Origine-du-Monde-en-menstrue.
Très vite, le spectateur est convié à une revisitation du conte de la Belle au Bois dormant. Cette performance interroge la fonction du mystère féminin et sa représentation, en proposant aux spectateurices une expérience de perception inédite du tableau de Gustave Courbet. La notion de performance est déplacée par rapport à l'horizon d'attente qu'elle pourrait susciter.
Prim'Holstein et Fin de l'origine du Monde s'appuient en effet sur la description d'une performance qui n'a pas pu avoir lieu. À la place, mais aussi à partir de ce qui aurait pu avoir lieu, un texte projeté implique les spectateurs dans un réseau de questionnements au présent, dont on comprend progressivement la portée proprement performative. Grâce à sa forme hypothétique, c'est bien ce texte projeté qui « performe » au bout du compte, nouant avec les spectateurices une relation à la fois ténue et tendue, relation qui le perturbe, le provoque, le surprend, et l'invite à se poser autrement un certain nombre de questions.
Proposer un espace-temps de lecture collectif sur une durée assez conséquente est par ailleurs une expérience singulière. Il arrive rarement que nous ayons l'occasion de lire ensemble. Et cette mise en commun du mode de réception le plus personnel qui soit produit des effets inattendus, liés au cheminement de la pensée de chacun. On se sait pris dans une expérience collective tandis que se joue intérieurement le plus intime des ajustements.
Avec ce dispositif, les deux artistes expérimentent une nouvelle approche de ce qu'elles visaient déjà dans les différentes formes qu'elles ont inventé auparavant : le partage sensible de la pensée.
Ces performances ont toutes deux été présentées à Lyon aux Subsistances, en novembre 2012, dans le cadre du Festival Mode d'Emploi.
Durée de la performance : 25 minutes