Natural Beauty Museum

Natural Beauty Museum

Synopsis +
Natural Beauty Museum, NBM, est un musée d’anticipation qui nous projette dans un monde où notre besoin de nature et les émotions suscitées par la beauté naturelle auraient progressivement remplacé l’art. Dans une salle d’exposition un peu vide, une visiteuse aveugle, la comédienne Ouiza Ouyed, parcourt les installations, un guide interprété par Didier Galas fait aussi office de gardien, tandis qu’un audiodescripteur, Laurent Mantel, sort de son rôle habituel en venant sur scène audiodécrire pour les non voyants et les voyants. Des groupes de visiteurs, acteurs amateurs changeant dans toutes les villes, font parfois irruption, le NBM se transforme alors en un étrange laboratoire d’esthétique. L'idée de ce musée aurait pu germer dans l'esprit d'un adjoint à la Culture, auquel les élus municipaux reprocheraient régulièrement la faible fréquentation des établissements culturels de la ville. Découragé par l'hermétisme de certaines pratiques artistiques, il aurait trouvé le moyen d'en finir avec les déboires liés aux problèmes de médiation. Pour une part, ce musée serait donc l'aboutissement d'une logique de démocratisation culturelle. Désormais, nul besoin de s'épuiser à convaincre les gens d'apprécier telle ou telle œuvre d'art : le paysage est là, qui suscite des émotions à la fois accessibles et partageables. Cette émotion commune liée à la contemplation des paysages met en jeu la norme du beau, à laquelle nul n'échappe. Ainsi ce musée imaginaire est-il une traversée sensible et critique de notre sentiment du beau et de la nature. C'est un exercice du regard, qui propose au spectateur des expériences de perception. Il n’expose pas d’œuvre classique ou académique sur le paysage, ce genre de proposition étant proscrite désormais, mais des idées ou des dispositifs qui expérimentent un certain rapport à la nature et sont actionnés par le visiteur. Le NBM n’ignore pas l'ambivalence de la beauté, qui se mêle à la barbarie au moins autant qu'elle promet de nous en extirper. Il confronte notre sens esthétique à notre sens moral, en interrogeant notre goût du sublime et notre quête du grandiose. Par glissements successifs, il se fait aussi machine idéologique. Et l'amour de la nature, avec la dimension édénique qui le caractérise, s'y transforme alors en émotion plus inquiétante. Située dans un futur proche, cette extrême valorisation de la beauté naturelle tiendrait également à l'omniprésente mélancolie d'une nature perdue, à laquelle les gens auraient le sentiment de ne plus avoir accès depuis longtemps. Ce point de départ met en forme l'une de nos inquiétudes : l'hypothèse d'un monde où la croyance dans un ordre naturel finirait par prévaloir sur l'art et le politique. Monde paradoxal, puisqu'il n'aurait pourtant jamais cessé de mettre en péril cette nature à préserver.

La visite du NBM

Natural Beauty Museum se déroule dans un rapport frontal avec la salle. La scénographie de type muséal est en fait conçue pour être mise en jeu par des acteurs sur un plateau, face aux spectateurs. Parmi les installations, certaines requièrent la participation du visiteur, d'autres moins. La plupart d'entre elles sont néanmoins pensées pour s'adresser à la fois aux spectateurs dans la salle et aux acteurs qui les actionnent sur le plateau. On y trouve ainsi la Cristalbubble créée par le designer Pierre Stéphane Dumas. C’est une structure gonflable transparente de 4 mètres qui peut s'installer en pleine nature, sur une plage, dans une prairie ou un sous-bois. Sa forme sphérique est maintenue grâce à une soufflerie qui renouvelle l'air. L'acteur/visiteur est invité à créer la bubble, en la dépliant. Elle gonfle peu à peu devant nous. Sur scène, elle est visitée, et habitée.
Générique +
    Conception et mise en scène
  • Patricia Allio et Eléonore Weber

    • Avec Didier Galas et Ouiza Ouyed

      Création Lumières
  • Emmanuel Valette

    • Création son et images
  • Felix

    • Création vidéo
  • Alexandra Mélot

    • Audiodescription
  • Laurent Mantel

    • Costumes
  • Laure Mahélo

    • Production
  • Morgann Cantin-Kermarrec

    • Spectacle disponible en audiodescription

      Création au Centre Pompidou dans le cadre du Festival d’Automne à Paris du 19 au 22 novembre 2014.

      Production
  • Compagnie Allio & Weber

    • Coproduction
  • Centre Pompidou, le Festival d’Automne à Paris, la Grande Halle de La Villette, le Théâtre 95 de Cergy Pontoise, La Filature – Scène Nationale de Mulhouse, La Halle aux grains – Scène Nationale de Blois, Le Moulin du Roc – Scène Nationale de Niort, MA Scène Nationale – Pays de Montbéliard.

    • Avec le soutien
  • de la Scène Nationale 61 – Alençon-Flers-Mortagne et de la SPEDIDAM

    • Avec l'aide à la création
  • du Ministère de la culture – DRAC Ile-de-France.

    • Soutiens en résidence
  • Le CENTQUATRE-PARIS, Montevideo à Marseille, Le Centre Pompidou de Metz.

    • En partenariat
  • avec Bubble Tree / Pierre Stéphane Dumas.

  • Diffusion +
      Lieux de diffusion 2014-2016

  • Le Centre Pompidou / Festival d’Automne à Paris
  • Le Moulin du Roc – Scène Nationale de Niort
  • MA Scène Nationale – Pays de Montbéliard
  • Théâtre 95 – Cergy Pontoise
  • La Halle aux grains – Scène Nationale de Blois
  • Scène Nationale 61 – Alençon-Flers-Mortagne
  • La Filature – Scène Nationale de Mulhouse
  • Centre Pompidou de Metz
  • Presse +
      Revue de presse
    Documents +
      Entretien d'Allio & Weber par Gille Almavi pour le Festival d'Automne